vendredi 15 mai 2009
Commissouile de mes deux Paires
San Antonio : les aventures du fringant Commissaire San Antonio débute en 1949 par « Réglez lui son compte ».
Au début, il s’agit de polars dans la tradition du hard-boiled, inspiré disons, au hasard d’un Mickey Spillane, d’un Peter Cheney ou d’un Day Keene. Le héros cogne fort, boit sec et emballe les nanas à une vitesse qui ferait passer Casanova pour un empêché de l’entresol.
La légende s’installe vite en se fondant sur trois piliers qui font un San-A de grande classe. D’abord, des personnages secondaires qui valent plus que leur poids en M&N’s. Si on ne doit en citer qu’un, il faut nommer Alexandre-Benoit Bérurier dit Le Gros mais aussi Queue d’Ane : alcoolo, paillard, mal embouché, cocu, inculte, quasi analphabète, il est le « faire-valoir » idéal dont les mésaventures ainsi que les lubies saugrenues, narrées avec délectation par l’auteur en font des morceaux de choix que n’auraient pas désavoués un Rabelais.
Ensuite, une langue vivante qui bondit de partout et qui emprunte à tout va : anglicisme, néologisme, langue verte, verlan, …. Tout est bon à Frédéric DARD.
Enfin, les digressions : l’action s’interrompt et l’auteur apostrophe son lecteur, son ami, son frère pour lui livrer le fond de sa pensée. Fond de pensée bien peu orthodoxe ou académique.
Pour faire simple, on peut diviser les San-A en trois grandes périodes. Du début à 1960, ce sont des polars où la fantaisie est équilibrée par des trames assez classiques. La seconde période va de 1960 à 1980, c’est là où l’on trouve, à mon avis, les meilleurs San-A : Béru y livre la pleine mesure de son talent et l’auteur expédie ses héros aux quatre coins de la planète, pour des enquêtes toutes plus désopilantes et barges l’une que l’autre. Enfin, la troisième et dernière période qui va de 1980 au décès de Frédéric DARD qui, elle, est la plus riche en digressions.
Pour plus de renseignements sur San-A
http://sanantonio.zanzaman.com/
http://dard.si2v.com/
http://www.commissariosanantonio.it/site/divers/doc.html
et surtout sur l’œuvre immense de Frédéric Dard et ses multiples pseudos
www.polarophile.com
San-A, c’est aussi une foultitude d’éditions qui seront illustrées par de grands illustrateurs comme, entre autres, Uzo, Gourdon, Jacono, Carlo Bren, Dubout, Siauve, Serre, Wolinski et plus récemment François Boucq
Mentionnons aussi deux adaptations en bd, la première sous forme de strips dans France Soir par Henri Blanc puis par le studio Desclez pour quelques bd de qualité très inégale.
Un petit tour sur le coin du patrimoine de l’ami Gilles Ratier
http://www.bdzoom.com/spip.php?article3858
Les aventures du Commissaire furent aussi portées trois fois au ciné. Tout d’abord, avec Gérard Barray et Jean Richard puis Gérard Lanvin et Gérard Depardieu. On peut se prendre à rêver au fait qu’un réalisateur inspiré ait proposé ce rôle à Jean Dujardin
L’occasion est donnée aujourd’hui de retrouver toutes les couvertures de Boucq dans un beau livre d’images
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