mardi 26 mai 2009

Frustatis in frustante

Je viens de recevoir le catalogue de la nouvelle vente aux enchères de Drouot de Maître Coutau Bégarie.

Mon top 5 des larmes versées que si j'avais gagné au loto

un gag de Gaston lagaffe par Franquin (estimation 15 000/16 000)

couverture du spirou n°1920 par Jean-Claude FOURNIER (estimation 1800/2000)

Couverture de Will pour un roman de Ronald Muirden,

des cases disparues entre la version journal et album des "7 boules de cristal" (28 000/30 000)

La couverture de "Z comme Sorro" de Pearce

samedi 23 mai 2009

Spirou et les Doryphores


Yann et Olivier Schwartz sont aux commandes du nouveau one-shot de Spirou. Le moins que l'on puisse dire, c'est que "Le groom vert-de-gris" vole bien plus haut que les désolants derniers épisodes de la série normale.
Cette préquel est réjouissante à plusieurs titres.
D'abord, sur la forme : le trait de Schwartz renvoie explicitement, à mon sens, à celui de l'Atomium, des Jijé et des premiers Franquin.
Enfin, la forme dans laquelle Yann s'en donne à coeur joie, multipliant les références à l'Histoire de la BD ( tous les auteurs qui ont donné vie à Spirou sont dans la bd et donnent la réplique à d'autres perso de bd comme Francis Blake et ou de la littérature populaire comme Bill Ballantine) voire même à la véritable HIstoire, braquant le projecteur sur l'exploit téméraire du Flying Officer Jean de Sélys.
Yann offre aussi de belles pages à des personnages de la préhistoire de Spirou, ce brave félè de Prof Samovar et une rédemption à cette sombre brute de Poildur.
Et, puis, quel bonheur que ces dialogues truffés de mots et de tournures empruntés au Bruxellois qui nous transporte dans l'univers d'un Chaland période Bébert ou Bob Fish. Couleur locale et éclats de rires garantis. Non peut être, Monsieur !
"Le groom vert de gris" se lit d'une traite et puis, tel un Lemmy Caution, on y revient pour relever toutes les perles et toutes les réfèrences dont Yann l'a truffé

vendredi 15 mai 2009

Commissouile de mes deux Paires



San Antonio : les aventures du fringant Commissaire San Antonio débute en 1949 par « Réglez lui son compte ».
Au début, il s’agit de polars dans la tradition du hard-boiled, inspiré disons, au hasard d’un Mickey Spillane, d’un Peter Cheney ou d’un Day Keene. Le héros cogne fort, boit sec et emballe les nanas à une vitesse qui ferait passer Casanova pour un empêché de l’entresol.
La légende s’installe vite en se fondant sur trois piliers qui font un San-A de grande classe. D’abord, des personnages secondaires qui valent plus que leur poids en M&N’s. Si on ne doit en citer qu’un, il faut nommer Alexandre-Benoit Bérurier dit Le Gros mais aussi Queue d’Ane : alcoolo, paillard, mal embouché, cocu, inculte, quasi analphabète, il est le « faire-valoir » idéal dont les mésaventures ainsi que les lubies saugrenues, narrées avec délectation par l’auteur en font des morceaux de choix que n’auraient pas désavoués un Rabelais.
Ensuite, une langue vivante qui bondit de partout et qui emprunte à tout va : anglicisme, néologisme, langue verte, verlan, …. Tout est bon à Frédéric DARD.
Enfin, les digressions : l’action s’interrompt et l’auteur apostrophe son lecteur, son ami, son frère pour lui livrer le fond de sa pensée. Fond de pensée bien peu orthodoxe ou académique.
Pour faire simple, on peut diviser les San-A en trois grandes périodes. Du début à 1960, ce sont des polars où la fantaisie est équilibrée par des trames assez classiques. La seconde période va de 1960 à 1980, c’est là où l’on trouve, à mon avis, les meilleurs San-A : Béru y livre la pleine mesure de son talent et l’auteur expédie ses héros aux quatre coins de la planète, pour des enquêtes toutes plus désopilantes et barges l’une que l’autre. Enfin, la troisième et dernière période qui va de 1980 au décès de Frédéric DARD qui, elle, est la plus riche en digressions.
Pour plus de renseignements sur San-A
http://sanantonio.zanzaman.com/
http://dard.si2v.com/
http://www.commissariosanantonio.it/site/divers/doc.html
et surtout sur l’œuvre immense de Frédéric Dard et ses multiples pseudos
www.polarophile.com





San-A, c’est aussi une foultitude d’éditions qui seront illustrées par de grands illustrateurs comme, entre autres, Uzo, Gourdon, Jacono, Carlo Bren, Dubout, Siauve, Serre, Wolinski et plus récemment François Boucq




Mentionnons aussi deux adaptations en bd, la première sous forme de strips dans France Soir par Henri Blanc puis par le studio Desclez pour quelques bd de qualité très inégale.
Un petit tour sur le coin du patrimoine de l’ami Gilles Ratier
http://www.bdzoom.com/spip.php?article3858

Les aventures du Commissaire furent aussi portées trois fois au ciné. Tout d’abord, avec Gérard Barray et Jean Richard puis Gérard Lanvin et Gérard Depardieu. On peut se prendre à rêver au fait qu’un réalisateur inspiré ait proposé ce rôle à Jean Dujardin



L’occasion est donnée aujourd’hui de retrouver toutes les couvertures de Boucq dans un beau livre d’images