lundi 14 mai 2007

Festivals

En parcourant deux des posts du sujet festival sur BDGest, quelques réflexions me sont venues à l’esprit.
Le prix d’entrée : effectivement, je pense qu’il ne faut pas, à la fois, faire payer l’entrée et imposer l’achat de bds pour avoir une dédicace. Si je paye l’entrée, les dédicaces doivent être libres. Si je ne paye pas, je peux concevoir d ‘acheter une bd de plus. Cependant, je me demande qui paye le plus les entrées, le quidam moyen (nommé Gaétan dans la suite de l’exposé ) ou l’amateur de bd (appelé Gontran) ou le collectionneur de dédicaces (que l’on nommera Tartarin) qui ont eu des invit’ par leur libraire.
Le prix d’entrée me semble correspondre à quelque chose que l’on propose aux visiteurs curieux, une expo qui peut être une véritable scénographie comme celle de Blois ou de Saint Malo par exemple ou, plus modeste, une présentation de curiosités, raretés, vieilleries qui peuvent réveiller le Peter Pan qui dort dans le for intérieur de Gaétan. Là, je penserai à l’expo « Tarzan » qu’il y avait à Saint Genis Pouilly : deux pièces remplies de tout ce que les organisateurs avaient pu glaner sur Tarzan : en en ressortant, on n’avait qu’une envie, se replonger dans l’œuvre d’E.R Burroughs. Là oui, je pense que le prix d’entrée est justifié. Après tout, on paye bien pour aller dans un musée. Si c’est pour entrer dans une librairie, je trouve que le billet d’entrée se justifie moins ……… ce qui me semble-t-il était le cas pour Mandelieu !
À qui doit s’adresser un festival? À Tartarin, à Gontran ou à Gaétan ? À mon humble avis, un beau festival doit satisfaire les 3. Cependant, il doit être accès sur Gaétan. Festival doit continuer à rimer avec fête et non pas avec convention pour monomaniaques (oui, je sais, j’en suis un autre) Il doit falloir arriver à trouver une subtile alchimie pour satisfaire tous les goûts. L’organisateur doit arriver à composer entre de vieux auteurs ( le devoir de mémoire), quelques têtes d’affiche (pour faire parler la presse), des auteurs débutants (pour les faire connaître), des auteurs jeunesse (pour que les enfants attirent leurs parents et leur portefeuille), quelques fanzines parce que c’est chez eux que se trouvent les Loisel et les Zep de demain, …………… Comme on le voit, ce cocktail est plus dur à réussir qu’un Dry Martini ! Ça, Mandelieu a su le faire et même sait encore le faire, du moins sur le papier !
On en arrive au fait que l’on annonce plus d’auteurs que ce qu’il y en a en réalité. Ben, ça, c’est une tradition chez certains organisateurs. Latil a su qu’il était invité à un festival 96 h avant le début du festival alors qu’il était annoncé depuis un moment. Autant vous dire qu’il n’est pas venu ! De même, il y a souvent loin entre ce qui est annoncé comme animations et ce que Gaétan peut découvrir une fois qu’il a payé le droit d’entrée. Bien souvent, les organisateurs font leur l’aphorisme de Jacques C, « les promesses n’engagent que ceux qui les croient »
Quant au financement, pourquoi a-t’on besoin d’argent ? pour la pub, la location de la salle, le transport, le logement et la nourriture des auteurs invités, les expos (s’il y en a), …. Comment financer tout cela : demander des subventions, avoir des commanditaires, faire payer les stands, avoir une buvette qui rapporte, quelques produits dérivés, faire payer un droit d’entrée, ……et tenter d’équilibrer avec ça le budget. J’ai connu des organisateurs qui, pour éponger le passif, y allaient de leur poche !!!!
L’un des problèmes de ce financement, c’est que certains festivals n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Peut-être faudrait-il inviter moins d’auteurs ? Peut-être faudrait-il aussi ne pas satisfaire certaines exigences nabaniennes ? Peut-être faudrait-il inviter des auteurs moins « prestigieux » et donc moins exigeants ? Mais là, on se heurte à un autre grand problème : s’il n’y a pas de noms connus par le grand public et donc par les décideurs des gens qui subventionnent ou sponsorisent, rien n’est possible.
Satisfaire tout le monde n’est évidemment pas facile, sinon impossible. Il me semble qu’un festival pour perdurer doit se donner comme priorité de capter un large public et de dépasser le noyau dur des Tartarin. Attention : il n’est pas dans mon propos de vouloir les éliminer, les chasser, ….. même soi 1% d’entre eux revend des dédicaces sur Ebay ou autre, même si on voit certains bouquinistes sortir des albums de leur stock pour aller les faire dédicacer ! Je dis seulement que l’effort doit être mis pour conquérir le grand public et surtout ne pas l’effaroucher par un ticket d’entrée trop onéreux et surtout par des files de sacs qui semblent attendre Godot depuis l’aube. Les collectionneurs et les amateurs viendront d’eux-mêmes.
Tiens, au fait, un petit message pour tous les organisateurs de festival : n’hésitez pas à inviter les auteurs du Gang. Nous sommes propres sur nous (enfin, la plupart du temps) et nous savons nous satisfaire d’une petite lichette de gnole (disons, des tous les quarts d’heures).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La "Charlotte de Sérignan" (mais qui c'est, Charlotte...?) te remercie de tes réflexions sur nos petits soucis!
Votre présence sur notre Festival a été très agréable. Pour tous les autres organisateurs : OUI, les auteurs du Gang sont propres sur eux. OUI, ils font de jolies dédicaces, et OUI, si vous voulez leur faire plaisir, c'est une invitation et cinq bières!!!
A une prochaine fois, je l'espère.